Bombarde et Orgue

Ecoutez quelques enregistrements en cliquant sur le lien "Extraits sonores", situé à droite de cette page.

Rien ne prédisposait ces deux instruments à jouer ensemble.

En effet, la Bombarde, instrument traditionnel breton, est destinée à des animations champêtres, toujours accompagnée du traditionnel Biniou Koz, ou dans les bagadou, de la cornemuse écossaise.

Ces instruments destinés à la fête, n’étaient bien sûr pas admis dans les chapelles et églises bretonnes.

 

L’expérience associant la bombarde avec l'orgue fut tentée dans les années 1970 avec un grand succès. Très peu de sonneurs tenteront cette expérience où les deux instruments conversent, obligeant le « tallabarder » (c’est à dire le joueur de bombarde, en breton) à une inhabituelle rigueur.

 

Les répertoires, composés de mélodies, cantiques, marches, danses, appartiennent aux traditions orales et n’ont pas été arrangés pour une interprétation à l’orgue.

 

Le rôle de l’orgue a ici, plusieurs visages. Le plus souvent accompagnateur, il peut également être duettiste, en répondant sur le thème principal, comme le font le Biniou ou la Cornemuse.

Après l’exposition du thème, l’improvisation, les échanges, les variations sont pour les deux instruments les moyens de se compléter, de se répondre, de rivaliser ou encore de s’unir dans une seule et même nuance harmonique et dynamique.

 

Véritable défi pour l’organiste, qui devra harmoniser et rechercher sans cesse la meilleure façon de fondre le son de l’orgue dans celui de la Bombarde.

Et comme tous les orgues sont différents, avec une esthétique et une composition propre, c'est un univers sonore sans cesse renouvelé qui s’ouvre à l'auditeur.

La recherche de l’harmonisation, des couleurs sonores dans les mélodies, l’originalité de l’improvisation et de la variation dans les danses, ou encore dans le soutien rythmique des marches, sont autant de challenges confiés à l'organiste.

 

L’interprétation reste spontanée et fidèle à la tradition musicale bretonne, la plus authentique, celle qui est transmise oralement de générations en générations.

 

Quant aux cantiques, ils ont bénéficié, comme la majorité des répertoires d’églises, d’une assez large diffusion écrite.